Un instant sur Oxford Street

Voyez-vous, le temps ne se compte pas à la manière des choses ou des marchandises. Si vous ajoutez un instant à un autre instant et puis encore à un autre, vous n’obtiendrez encore une fois qu’un instant. Eh bien, il en va parfois de même pour les photographies : une photographie ajoutée à une autre et puis une autre ne donnent, dans ces cas-là, qu’une unique photographie.

Et il y a encore ceci. La mémoire que fait le temps n’est pas tendue vers l’avenir comme une flèche dont on prévoirait le trajet. Du déjà-vu revient sans prévenir, des souvenirs disparaissent et puis ressurgissent. Elle est toute entière faite de futurs antérieurs. Eh bien, encore une fois, il en va de même pour les photographies : de leurs passés, elles font présent.




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